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Saint-Paul & Amsterdam

 

Oubliées entre l'Afrique du Sud et l'Australie et à près de 3000 km du continent antarctique, ces deux petites îles apparaissent bien là, aux frontières de l'océan Austral et Indien. Riches d'une biodiversité unique et menacée, elles sont classées au titre de réserve naturelle nationale, comprenant aussi les îles de Crozet, Kerguelen et Eparses.

Au départ de La Réunion et après deux semaines et demie de mer à bord du Marion Dufresne, c'est avec un mélange d'excitation et d'appréhension que le 18 novembre 2013, l'île d'Amsterdam se profil au loin, enfin.

14 mois de ma vie se sont écris là-bas. Un calvaire pensez-vous, loin de tout. Mais pas pour tout le monde. C'est comme un rêve qui se dessine juste là, derrière l'horizon.

Employé par l'Institut Polaire Français Paul-Emile Victor (IPEV) sous les directives du Centre d’Études Biologiques de Chizé (CEBC-CNRS), mon travail a consisté à collecter des données sur les populations d'oiseaux et de mammifères marins qui vont permettre d'évaluer et de prédire les effets des changements globaux (notamment climatiques) sur ces espèces et leur environnement. Ce travail est réalisé chaque année depuis plus de trente ans.

 

Sur la base Martin de Viviès à Amsterdam, c'est 20 personnes, jeunes et moins jeunes, père de famille ou pas encore, électricien ou chimiste, mécanicien ou ornithologue, chef de base ou maçon, sismologue ou cuisinier, scientifique ou technique vous l'aurez compris. C'est une micro-société, vouée à vivre ensemble pour le meilleur et pour le pire.

 

Tout le monde survit mais tout le monde sourit, tout le monde festoie mais tout le monde nettoie,

tout le monde s'inquiète mais tout le monde respecte, toute le monde idéalise mais tout le monde canalise,

tout le monde doute mais tout le monde s'écoute, tout le monde galère mais personne regrette.

Et puis tout le monde finit par pleurer, quand le Marion vient vous récupérer.

14 mois c'est long, 14 c'est court.

18 novembre 2013 - 31 janvier 2015

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