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Enez ar moelez      |      Ile aux Moutons

 

À mi-chemin entre la côte sud du Finistère et l'archipel des Glénan, la petite 'île aux Moutons émerge là, solide et tranquille. C'est sur cette île que chaque printemps des centaines de sternes viennent se reproduire. Élégants migrateurs en provenance des côtes africaines qui leurs ont permis de passer l'hiver, elles y trouvent ici le calme et la tranquillité suffisante pour assurer cette phase essentielle de leur cycle de vie.

Ces oiseaux ont cette particularité d'être extrêmement sensibles au dérangement, quel qui soit, et sont enclins à abandonner leur colonie en cas de perturbations répétées. En Bretagne, l'augmentation des populations de goélands ajoutée à la fréquentation de plus en plus dense des îles par les plaisanciers ont fait éclater les grandes colonies de milliers d'oiseaux que constituaient les îles Dumet, Méaban ou Trevoc'h avant les années 1970. Aujourd'hui, nous assistons à une série de déplacements des colonies en fonctions des dérangements. Les îlots sont massivement occupés par les goélands et les sternes doivent se rabattre sur des roches ou îlots plus accessibles à l'homme et aux prédateurs "terrestres" : rats, visons, renards, corneilles.

A partir des 1950, les sternes sont à l'origine de la création de la majorité des réserves du littoral breton. Leur vulnérabilité, intimement liée à leur élégante beauté, leur a valu une attention particulière. Sous les efforts volontaires de quelques passionnés mais surtout de ceux de l'association Bretagne Vivante - SEPNB, les effectifs reproducteurs ont tendance à se stabiliser.

En tant que prédateurs supérieurs et sentinelles de la qualité nourricière des eaux bretonnes, l'étude de leur comportements, de leurs déplacements, de leur régime alimentaire ou encore de leur succès reproducteurs permet de mieux les protéger et d'apporter des réponses quant à la qualité du réseau trophique.

 

En tant que chargé d'étudier les colonies bretonnes, de protéger les îlots et de sensibiliser les plaisanciers (et oui, usant mais utile) dans le cadre d'un service civique de 6 mois, cette île si particulière m'aura offert le gîte et bien souvent le couvert un printemps durant. 

Un bout de vie sous les intempéries bretonnes que l'on imagine aisément.

 

Des aurores aux mille couleurs à des crépuscules embrasés, des étoiles illuminant la nuit à  un soleil rempli d'embruns en passant par deux tempêtes intimidantes : un cocktail généreux et envoutant, mais parfois effrayant.

La lumière du soleil le jour était remplacée par celle vacillante de la bougie le soir, sous le feu rassurant du phare. Instants de vie d'une rare exclusivité

2 avril - 31 mai 2012

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